Par Ceridwen,
jeudi 27 décembre 2012 à 16:32 Catégorie : Clin d'œil du Japon
Vous pouvez voir mes photos du Japon sur ma galerie Flickr !
Au programme : Kôbe, Osaka, Kyôto, Beppu ou encore Tôkyô, venez retrouver mes pérégrinations au pays du soleil levant et, par la même occasion, des bons plans pour faire des visites parfois inattendues et des attractions gratuites, comme la brasserie de sake Hakutsuru ou le Takimi Koji !
Bien plus de photos à venir en 2013, alors n'hésitez pas à revenir faire un tour de temps en temps !
Je tenais à vous présenter la galerie Flickr de -ratamahatta- qui nous propose ses ravissantes photos du Japon, sous licence Creative Commons. La majorité sont traitées en HDR, ce qui n'est pas forcément au goût de tout le monde, mais il faut admettre que les siennes sont particulièrement réussies, comme vous pouvez le voir ci-contre !
Vous pourrez donc trouver, sur sa galerie, trois classeurs dédiés au Japon contenant chacun plusieurs albums :
N'oubliez pas également de faire un tour de temps en temps sur le groupe Flickr de Kokoro no blog : Kokoro no shashin, qui propose de nombreuses photos du Japon sous Creative Commons et qui possède beaucoup contributeurs réguliers ! Une façon agréable de découvrir et voyager de chez soi !
Voici un match improbable qui a pourtant lieu tous les ans, un dimanche de fin avril, au temple Sensô-ji de Tôkyô. Parmi les traditions nippones les plus hallucinantes, il y a le Nakizumo (泣き相撲). Elle consiste en une compétition entre apprentis sumotori qui s'affrontent à « coups » de bébés qui braillent !
Le principe est simple. Deux jeunes lutteurs se font face sur un ring, chacun « armé » d'un bébé. Le premier qui parvient à faire pleurer son bambin a gagné. Si les deux s'égosillent en même temps, c'est celui qui crie le plus fort qui remporte la manche. Pour y parvenir, les sumotori secouent (gentiment) les enfants, leur font des grimaces, les montent à bout de bras façon « bébé, vooole ! »... et si ça ne suffit pas, un intermédiaire intervient avec un masque d'oni (démon) devant le visage ou des lunettes avec un faux nez et une vilaine moustache, pour tenter de les effrayer, en criant « nake, nake » (pleure, pleure). Des techniques qui ne sont pas toujours au point, frôlant parfois l'acharnement sur les moins coopératifs, certains marmots se contentant de rire, d'autres continuant à dormir ou restant tout simplement impassibles, et les duels perçants s'enchaînent devant le jury.
Cette coutume, qui peut choquer les Occidentaux, est pourtant bien vue là-bas. Pour les Japonais, c'est bon pour la santé qu'un enfant crie. Ils pensent également chasser ainsi les mauvais esprits. Cette année, entre 80 et 100 bébés ont été ainsi secoués sous les yeux amusés ou attendris de leurs parents ayant même payé pour ça. Certains apprêtent même leur bambin d'un joli costume ou d'un beau chapeau pour qu'il ne passe pas inaperçu !
Une tradition qui peut sembler barbare et traumatisante au premier abord mais qui reste bon enfant, rassurez-vous, aucun bébé n'est bercé trop près du mur !
Pour ceux qui sont curieux de voir ce que ça donne, voici une petite vidéo du Nakizumo d'Asakusa de cette année :
Bonjour à tous ! Cela faisait bien longtemps ! Heureusement, arrivant enfin à bout de ma formation de rédactrice, je vais retrouver un peu plus de temps libre pour écrire. Commençons donc tout de suite avec un petit article culturel.
Vous aurez peut-être remarqué, à travers les films, les manga, ou, pour les plus chanceux d'entre vous, un voyage au pays du Soleil levant, que les Japonais retirent leurs chaussures avant de rentrer quelque part. Même à l'étranger, ils ont du mal à se défaire de cette habitude très ancienne.
Il y a deux raisons, plus ou moins liées, à cela. Comme dans certaines maisons occidentales, on retire ses chaussures pour éviter de traîner d'éventuelles cochonneries à l'intérieur et de donner ainsi plus de travail à la maîtresse de maison. Cette raison est d'autant plus plausible au Japon où, jusqu'à récemment, les sols des habitations étaient majoritairement recouverts de tatami en paille particulièrement compliqués à nettoyer. En comparaison, nettoyer de la moquette, c'est de la rigolade.
Mais dans ce cas, quel intérêt à enlever ses chaussures dans de nombreux lieux publics tels que les écoles, les sanctuaires ou au travail ? Comme pour beaucoup de choses au Japon, il y a donc une explication plus spirituelle allant au-delà de la simple règle d'hygiène.
Ici, c'est la notion de soto (dehors) et uchi (intérieur), également applicable à d'autres cas que celui-ci, qui transforme cette habitude en tradition. Souvenez-vous de l'article sur Setsubun ! En se basant sur ce concept, ce qui est extérieur, et donc souillé et impur, ne doit pas entrer à l'intérieur. Un fonctionnement qui peut porter à réflexion dans son approche globale mais qui n'est pas exclusivement nippon.
Ainsi, tout est aménagé pour pouvoir retirer et entreposer ses chaussures à l'entrée ou à l'extérieur d'un bâtiment. Le niveau du sol d'une maison ou d'un appartement est surélevé par rapport à celui de l'entrée ou de l'extérieur. Des casiers contenant des sandales de rechange sont à disposition des élèves et employés. De même, il existe généralement des socques destinées exclusivement au jardin. Et même la nappe du pique-nique ne fait pas exception à la règle ! Étrangement, les toilettes sont considérées comme appartenant au soto. Vous y trouverez donc des sandales dédiées qu'il ne faudra pas oublier de retirer en changeant de pièce !
Pour finir, pensez à tourner vos chaussures vers l'extérieur ou la sortie après les avoir enlevées ! Cela vous permettra de passer pour quelqu'un de bien élevé lors de votre séjour au Japon ! Et surtout, n'emmenez pas de chaussettes trouées...
Quand il m'arrive de parler des Japonais, beaucoup de gens me demandent quelle est leur confession religieuse.
La religion d'Etat n'est-elle pas le shintoïsme ? Ils doivent donc être shintoïstes ! Mais, et le bouddhisme zen, si populaire chez nous, alors ?
A vrai dire, ils sont depuis longtemps les deux à la fois, et même plus ! car, selon la conception japonaise, "l'un n'empêche pas l'autre". Cela expliquerait un tel questionnement déroutant.
Tout d'abord, le statut officiel du culte shintô prend fin avec la Seconde Guerre Mondiale, lorsque l'empereur renonce à sa prétention divine. Cette religion a donc le même statut que les autres sur le territoire.
La conscience religieuse des Japonais est très particulière car elle est très proche de la superstition. Chez eux, la religion s'est fondue avec la tradition depuis longtemps. En fait, il n'y a pas de corrélation entre religieux dans le sens occidental et traditionnel. De notre point de vue idéologique, les Japonais sont souvent considérés comme des athées.
Bien que les philosophies bouddhiste et confucianiste aient grandement influencé la mentalité des Japonais, il n'y a pas de rapport avec les croyances. Elles ont pénétré la société en tant que simple système moral.
Ainsi, tout au long de sa vie, le Japonais moyen fréquente des lieux religieux de toute confession en fonction des occasions. "Le Japonais naît shintoïste, meurt bouddhiste. Pendant sa vie et suivant le cas, il profite de n'importe quelle religion." Cette citation illustre bien le comportement japonais classique.
On amène généralement le nouveau-né au sanctuaire shintô. Par la suite, ils se rendent indifféremment au sanctuaire ou au temple bouddhique, selon les occasions ou la proximité du lieu, pour prier pour la rémission d'un malade, la réussite d'un concours scolaire ou encore une fête traditionnelle.
Le mariage japonais peut se résumer à un simple document déposé à la mairie mais, pour diverses raisons, le jeune couple peut se rendre sur un lieu "saint". La cérémonie shintô est la plus populaire mais beaucoup de Japonais vont se marier à l'Eglise catholique car ça fait plus chic et que c'est plus tendance, sans être catholiques ni même baptisés pour autant !
Les funérailles sont la partie de la vie spirituelle des Japonais la plus prise au sérieux. Comme les pratiques d'incinérations apportées par le bouddhisme au VIe siècle sont trop bien ancrées dans les moeurs, les Japonais ne font pas appel aux religions chrétiennes. Ils se tournent donc principalement vers les temples.
C'est à cause de ce comportement qu'il est impossible de faire des statistiques religieuses fiables au Japon car "si on ajoute tous les chiffres recensés, il y aurait 217 millions de fidèles sur 117 millions d'habitants" !
Cela nous renvoie face à un problème social actuel typiquement nippon. "Les huit millions de Dieux Japonais ne sont pas jaloux" écrit Hideo Kamata. Cela pourrait donc expliquer leur comportement religieux. L'aspect laïque de l'Etat depuis le XVIIe siècle (en dehors du règne de l'empereur Meiji et du début de celui de l'empereur Shôwa) permet également une grande liberté religieuse à son peuple. Celui-ci offre même des subventions aux divers groupes religieux qui se créent, les fameuses sectes. Il est important de différencier ce terme de sa définition occidentale car ces groupes sont rattachés à l'idéologie d'une des religions du pays et il n'est que rarement question de "grand gourou". Pour bien vous faire comprendre cette conception, sachez que le Zen est une secte bouddhique. On pourrait l'assimiler aux différents ordres catholiques, par exemple. Cela n'empêche cependant pas les dérives, mais elles ne sont pas plus importantes qu'ailleurs. Ainsi, il existe donc plus de 5000 nouvelles religions réparties sur environ 180000 de ces sociétés soit-disant religieuses.
Pourquoi un tel engouement ? En dehors des avantages fiscaux dont elles profitent, les Japonais de la société actuelle sentent le besoin de se regrouper pour créer des liens sociaux sous un prétexte quelconque, et pourquoi pas religieux. Ces groupes organisent des réunions, fêtes et autres activités qui occasionnent le contact humain. Un bon prétexte pour briser la solitude. C'est pourquoi les membres d'entreprises, appartenant déjà à un groupe, fréquentent rarement ce genre de "salons". Encore une approche très spéciale de la notion de religion.
Citations : Les Japonais ne sont pas ceux que vous croyez..., Hideo Kamata
Voici la suite des articles sur l'étiquette japonaise.
Saviez-vous que, comme pour les onigiri, vous pouvez manger les sushi avec les doigts ? Si vous ne souhaitez pas vous salir les doigts, vous pouvez bien sûr utiliser les baguettes. Je vous conseille de faire basculer le sushi sur le côté avant de le saisir avec les baguettes de façon à maintenir le poisson sur la boulette de riz quand vous l'attraperez. Vous en comprendrez la raison un peu plus bas. Sinon, attrapez-le avec les doigts en maintenant le poisson avec l'index.
Le sushi se trempe dans la sauce soja du côté du poisson. Comme je l'ai expliqué précédemment dans le premier sujet sur l'étiquette à table, la sauce soja est un ingrédient précieux et coûteux et il faut éviter d'en mettre des tonnes sur les aliments mais, en ce qui concerne le sushi, il y a une autre raison à cela. Si vous imbibez votre boulette de riz de sauce soja, elle risque d'éclater avant que vous n'ayez pu la porter à votre bouche. Fâcheux... n'est-ce pas ?
Vous n'êtes pas obligés de manger le sushi en un seul morceau. N'hésitez pas à croquer dedans pour le manger en deux fois, c'est tout de même plus élégant que de s'en fourrer plein la bouche ^^'
Le wasabi
Au Japon, le wasabi (prononcer waSSabi) est directement intégré dans le sushi. Il sert à souder la lamelle de poisson à la boulette de riz.
En Occident, il est rare de trouver le wasabi dans les sushi, en particulier car il y a très peu de restaurants à sushi vraiment japonais et car les goûts des Occidentaux sont assez différents.
Comment utiliser la boulette de wasabi jointe au plat, si vous aimez cela, bien entendu ? Il y a deux possibilités. Vous pouvez en mettre un peu sur chaque sushi en utilisant les baguettes. Vous pouvez également dissoudre la dose souhaitée de wasabi dans la sauce soja avant d'y tremper vos sushi.
Le gari
Les gens se méprennent souvent la première fois qu'ils voient du gari et c'est généralement une mauvaise surprise. Ils confondent fréquemment ces fines lamelles de gingembre mariné avec du poisson et, évidemment, le goût n'est pas du tout celui attendu... Il y a deux utilités à cet ingrédient. Il évite que le poisson sente fort et on en mange entre chaque sushi, en particulier lorsque le poisson n'est pas le même, pour "rincer" la bouche et éviter que les goûts se mélangent, un peu comme en France, quand on boit du vin rouge après le fromage pour éviter que son goût se mêle à celui du dessert (blêêêêh). Gari comme wasabi sont souvent victimes d'impopularité en Occident, certains ayant du mal avec l'amertume ou le piquant des deux produits mais c'est également ce qui fait que d'autres les adorent.
Que boire ?
Pour ceux qui suivent le blog depuis un moment, vous avez déjà lu qu'il est déconseillé de boire du sake avec des plats composés de riz car cela appauvri la qualité gustative de chacun. Il en va de même pour l'eau. Vous pouvez donc accompagner vos sushi avec de la bière ou du thé vert.
Vous connaissez tous les produits de Sanrio. Mais si, c'est le créateur de l'incontournable Hello Kitty ! Cette boîte est d'ailleurs la spécialiste de l'exportation. Il est difficile d'échapper à ses créations si kawaii dans le monde entier.
Mais saviez-vous qu'au Japon, Sanrio a un terrible rival, San-X ? Celui-ci est bien moins connu et pourrait sembler avoir exploité le filon de Sanrio avec ses personnages tout aussi mignons et leurs nombreux produits dérivés. Pourtant, cette entreprise initialement appelée Chida Handler est bien antérieure à Sanrio puisqu'elle fut fondée au début des années 30 et prit le nom de San-X peu après la création du fabriquant d'Hello Kitty.
Mais pourquoi, alors, ces deux entreprises au nom si semblable ne connaissent pas le même succès mondial ?
Les personnages de San-X sont plus proches de la tradition japonaise, tant par leur design que par leur histoire. Son petit cochon ressemble beaucoup au brûleur d'encens que l'on trouve l'été dans les maisons nippones. D'autres, comme Afro Ken (le petit chien coiffé d'un afro) ou Tarepanda, ont un style très proche du dessin manga.
Les jeux vidéo développés pour ce genre de licences sont également typiquement japonais, dans un esprit très proche des Tamagochi dans leur forme contemporaine, du pet simulation (jeux de simulation de vie avec des animaux), qui arrivent très occasionnellement en France avec, par exemple, les Nintendogs.
Les noms sont également compréhensibles uniquement par les japonisants comme Momobuta (le cochon-pêche), Tissue-san (Monsieur mouchoir) ou Amagurichan (le petit marron - l'amaguri étant une variété de marrons sucrés typiquement nippone). Des noms difficilement exportables.
Cela n'empêche pas le succès de la marque à domicile et même auprès des initiés étrangers, le personnage le plus populaire de San-X étant sans aucun doute le petit Rilakkuma (l'ours "relax"), adorable malgré son air impassible et sa personnalité toute molle. Il est très attachant et les produits à son effigie se vendent comme des petits pains ! (je dois reconnaître que j'ai un sac à main, un porte-clé, un calendrier et je vais arrêter là mon énumération avant de me mettre la honte ^^'). L'avantage des produits San-X, c'est qu'ils sont plus matures, car beaucoup moins roses et allégés en petits cœurs, et donc plus accessibles aux grandes "petites" filles !
Rendez-vous sur le site officiel de San-X pour plein de goodies dans la section Enjoy! à droite ! Coloriages à télécharger, animations flash, fonds d'écran, mini-jeux... Le site est en japonais mais n'hésitez pas à farfouiller un peu en cliquant au hasard !
Pour trouver des produits San-X, n'hésitez pas à vous rendre sur ebay ! Bon shopping !
Par Ceridwen,
mardi 23 décembre 2008 à 14:52 Catégorie : Clin d'œil du Japon
Un peu d'actualité pour une fois, pour un post qui se fait désirer (je n'ai pas trop de temps jusqu'à mi-janvier à cause des partiels...)
Ceux qui ont lu l'article en anglais sur les soixante mots populaires de 2008 au Japon ont déjà une idée de ce que je vais raconter.
La grande nouvelle de Nara en 2010, ce n'est pas qu'elle aura deux mascottes (même si c'est le cas) mais c'est surtout qu'elle fêtera les 1300ans de son ancien statut de capitale du Japon. A cette occasion, de nombreuses reconstitutions et festivités sont organisées et beaucoup de bâtiments officiels sont en train d'être restaurés, comme l'indique le reportage en anglais ci-contre. (si vous ne comprenez pas l'anglais, profitez au moins des images !)
Un petit peu d'histoire pour ceux qui ne sont pas trop au courant.
L'État japonais a souvent eu tendance à déplacer sa capitale au cours de l'Histoire pour des raisons politiques. Nara fut la première d'entre elles, elle s'appelait alors Heijô-kyô (平城京). Bien que l'époque Nara fut courte (710-794), son influence religieuse et culturelle resta importante après le déménagement de la capitale dans sa proche voisine Kyôto.
Nara est donc un haut lieu culturel qui abrite certaines de plus fameuses structures architecturales du Japon tels que le Tôdai-ji ou le Kôfuku-ji. J'espère vivement pouvoir assister à cet événement sur place !
Par Ceridwen,
vendredi 5 décembre 2008 à 14:50 Catégorie : Clin d'œil du Japon
Non, les hommes de la photo ne sont pas souls ! Ils sont en pleines festivités religieuses, eh oui.
Voici une "tenue" traditionnelle japonaise, celle qu'ils portent, que vous connaissez forcément : le fundoshi (褌). Mais si, le "slip" (en soie je vous prie) des sumôtori !
C'est un sous-vêtement de coton (pour le commun des mortels) masculin, traditionnel, qui a laissé sa place au slip élastiqué dans la vie quotidienne et n'est plus porté, étrangement, que pour de grandes occasions comme les matsuri (festivals), seul ou revêtu d'une veste (happi), et parfois, curieusement, comme maillot de bain.
Les origines de ce pagne remontent au moins à la proto-histoire, la période Kofun, car on en a trouvé des preuves sur les haniwa, sculptures à but funéraire témoignant de leur temps. C'est par ailleurs une sorte de vêtement que l'on retrouve encore dans de nombreuses peuplades "indigènes" dans le monde.
Il existe de nombreux types de fundoshi qui varient de dimensions notamment selon leur utilisation et la façon de les nouer, ce qui donne différentes formes finales.
Dans le dernier volume de Yotsuba (8), paru actuellement en japonais seulement, il y a une blague hilarante sur le fundoshi dans l'épisode sur les mikoshi. Je vous souhaite vivement de pouvoir le lire !
Et maintenant mesdames, choisissez le vôtre ! (oui, je sais, slip et chaussettes, c'est pas top sexy en Occident mais bon ^^')
Par Ceridwen,
mardi 18 novembre 2008 à 14:57 Catégorie : Clin d'œil du Japon
J'avais déjà évoqué les onsen de Jigokudani (地獄谷) l'an dernier, mais ce que je ne savais pas à l'époque, c'est qu'on pouvait prendre son bain thermal en compagnie des singes ! Bon, je reconnais, il faut vraiment être Occidental pour avoir une idée pareille, surtout lorsque l'on sait que ces singes ont particulièrement mauvais caractère ! Mais j'avoue avoir quand même beaucoup ri lorsque je suis tombée sur cette photo en faisant des recherches pour un exposé universitaire.
Habituellement, les propriétaires d'onsen chassent les singes avant l'arrivée des clients, activité très populaire lorsque vient l'hiver dans cette région du Japon ^^' Je me demande donc comment le garçon sur la photo a bien pu faire pour en arriver là ! En tout cas, cela donne un cliché très comique et pour le moins original !
Pour ceux qui voudraient tenter l'aventure, voici la critique et les indications d'un Français qui a visité les lieux.
Par Ceridwen,
dimanche 26 octobre 2008 à 00:18 Catégorie : Clin d'œil du Japon
Le Japon est réputé pour inspirer nos créateurs occidentaux en matière de mode. Voici donc une petite appréciation sociologique personnelle du phénomène.
Les Japonais ont adopté la mode occidentale en même temps que les technologies et les sciences lors de l'ouverture du pays un peu avant l'ère Meiji (1868 - 1912). Depuis, le choc des cultures semble être pour nous l'une des principales caractéristiques du Japon.
Cependant, comme tout au long de leur Histoire, les Japonais ont toujours cette caractéristique de capter et d'assimiler à leur façon les cultures étrangères. La mode ne fait donc pas défaut à la règle. Beaucoup de ses expressions peut paraître être une faute de goût à nos yeux (assembler du tissu à pois avec de l'écossais par exemple). Et pourtant, la mode prend tout son sens en tant que moyen d'expression au Japon. On y revendique par ses vêtements plus que n'importe où ailleurs. En effet, exhiber son excentricité dans un monde très formaté, hiérarchisé et organisé, tient plus que dans n'importe quel autre coin du monde une place de message social.
Cette créativité typique ne cesse donc de nous fasciner et de nous inspirer.
Ainsi nous avons pu voir la mode gothic lolita débarquer dans nos magasins et dans nos rues. Chose assez comique, au bout du compte, puisque ce sont les Occidentaux qui s'inspirent des Japonais qui se sont inspirés des Occidentaux.
Beaucoup de monde ramène des photos de mode de ses excursions nippones. Cela peut donc laisser croire que tous les Japonais sont des excentriques. Que nenni ! Bien entendu, il est très aisé pour un habitué de reconnaître des Japonais en France rien que par leur look (en particulier les jeunes femmes), mais aucune excentricité dans tout cela. Si vous souhaitez voir des tenues vestimentaires délurées au Japon, je vous recommande les quartiers de Shibuya et Harajuku à Tôkyô. Les fashion victim se rassemblent généralement dans des quartiers "dédiés" où chaque communauté aime à s'y rencontrer. Sinon, dans la rue, et particulièrement hors de Tôkyô, il vous sera difficile de croiser des personnes exhibant des tenues extravagantes.
Une petite anecdote avant de finir : à l'inverse des Françaises, il est plus provocant pour une Japonaise de porter un grand décolleté qu'une mini-jupe. Vous constaterez donc au Japon qu'un grand nombre de jeunes femmes s'habillent court, très court !
Les livres que je vous propose dans ce sujet sont entièrement photographiques. Très populaires ici, ils consistent en une sorte de best off du magazine éponyme : Fruits, dédié à la mode de rue. Si vous vous intéressez au sujet, ou que vous aimez tout simplement l'insolite, je vous conseille très vivement de vous les procurer. En dehors d'une source documentaire très intéressante pour les fashion designer en herbe, ils vous permettront de passer de très bons moments entre amis.
Bibliographie :
Fruits
, Shoichi Aoki, Editions Phaidon Press, 304 p. (2001) ISBN 0-7148-4083-1. Prix : 35€.
Fresh fruits, Shoichi Aoki, Editions Phaidon Press, 272 p. (2005) ISBN 0-7148-4510-8. Prix : 29,95€.
Gothic & Lolita
, Masayuki Yoshinaga et Katsuhiko Ishikawa, Editions Phaidon Press, 272 p. (2007) ISBN 0-7148-4785-2. Prix : 29,95€.
Le Jidai Matsuri (時代祭), connu en France sous le nom de la Fête des Âges, est un festival très populaire de Kyôto qui a lieu tous les ans le 22 octobre depuis 1895. J'ai déjà eu l'occasion de l'évoquer ici plusieurs fois dans l'article sur le jûni-hitoe et dans le dossier sur les geisha. C'est une fête qui commémore le transfert de la capitale à Kyôto (qui sera baptisée alors Heian-kyô, la capitale de la paix et de la tranquillité) en 794, le 22 octobre, date qui marque aussi le début de l'ère Heian, et qui est réputée pour son majestueux défilé costumé.
Un grand nombre de participants, dont beaucoup de geisha, défilent en arborant les costumes de l'époque et certains d'entre eux jouent le rôle de personnages illustres de l'Histoire du Japon depuis ceux du début de l'ère Meiji (1868 - 1912) jusqu'à l'ère Heian. Les quelques deux mille figurants de la procession, répartis en 18 groupes et précédés d'un mikoshi (神輿, sanctuaire portatif), défilent pendant cinq heures sur un trajet de deux kilomètres depuis le parc impérial de Kyôto jusqu'au sanctuaire Heian-jingû (平安神宮) auquel le festival est lié. Il est dédié à deux empereurs japonais, Kanmu Tennô (桓武天皇) qui transféra la capitale à Kyôto et au dernier qui y a régné jusqu'en 1867 : Kômei Tennô (孝明天皇).
Si vous souhaitez assister un jour à cet événement, je vous conseille vivement, surtout si vous ne connaissez pas bien l'Histoire du Japon, d'acheter une brochure en anglais vendue le long des allées du défilé qui vous expliquera quelles sont les personnalités représentées et leur rôle dans l'Histoire.
Par Ceridwen,
dimanche 5 octobre 2008 à 20:41 Catégorie : Clin d'œil du Japon
Si vous vous êtes intéressés au Genji Monogatari que j'avais évoqué il y a quelques temps, vous savez certainement de quoi nous allons parler.
Le jûni-hitoe (十二単, douze hitoe) est le nom donné à la tenue portée par les dames de cour de l'ère Heian (794 - 1185).
Contrairement à ce que beaucoup pensent, au Japon, on ne bandait pas les pieds des jeunes filles pour les empêcher de gambader comme il y a encore peu en Chine. La technique "d'emprisonnement" des femmes nobles était bien plus subtile. Vous allez constater qu'il faut bien deux personnes pour recouvrir la courtisane ou la noble d'un nombre "incalculable" de couches de vêtements, telle une jolie poupée.
Vous avez d'ailleurs peut-être pu assister à ce spectacle lors de la Journée de la Femme 2007 où le Japon était à l'honneur.
Pour ceux qui ne connaissent pas du tout, je vais appuyer les documents multimédias de mon petit commentaire et vous noyer de termes japonais compliqués :p
Il existe des variantes de l'enchaînement qui suit, notamment par rapport aux occasions, dates et événements.
Lors des démonstrations publiques, la personne porte déjà un kosode (小袖, sorte de chemise de dessous) blanc et un hakama (袴, le pantalon) rouge à traîne déjà particulièrement lourd (voir la photo ci-contre). On ajoute ensuite plusieurs hitoe (単, kimono non doublé), longs, de couleur assez claire et unie pouvant être précédés d'un kimono assez semblable aux actuels appelé akome (袙). Vient alors l'uchigi (袿), une série de kimono de couleur plus vive et aux manches emboîtées successivement plus courtes, ce qui crée l'effet de superposition. Puis, on enfile un uwagi (表衣), kimono de dessus de couleur plus contrastée, et, dans les occasions plus formelles, on ajoute encore une traîne appelée mo (裳). On recouvre finalement le tout d'un karaginu (唐衣, veste de brocart) dans les manches duquel s'emboîtent toutes les autres.
Les accessoires finaux sont l'éventail (扇, ôgi) et une petite pochette qui se range dans l'encolure. On soigne évidemment aussi la coiffure, mais les dames de Heian portaient les cheveux en cascade dans le dos.
Pour règlementer l'harmonie de ce costume composé de nombreuses couches colorées, on créa un schéma de couleurs appropriées, le kasane no irome, que vous pouvez consulter sur ce lien en anglais.
Au final, le costume pèse dans les 20 kilos. On comprend donc pourquoi les femmes de cour de cette époque se sont passionnées pour l'écriture plutôt que pour le sport ^^'
Dans l'intimité, elles portaient une version "simplifiée" de ce costume, sans karaginu ni mo, et qui ne comptait que cinq couches de hitoe au lieu de douze, d'où son nom ko uchigi (小袿).
Je noterai juste pour finir qu'il vous est possible de voir ces costumes lors de défilés au Japon tels que le Jidai Matsuri de Kyôto. Il faut également savoir que cette tenue est connue sous d'autres noms tels que : kasane gi, nyôbô shôzoku, karaginu shôzoku ou tout simplement shôzoku.
Voici quelques vidéos qui vous montreront la complexité de l'habillage du jûni-hitoe ainsi que la difficulté de se mouvoir avec :
Les torii (鳥居) sont des éléments d'architecture très courants au Japon. Ils marquent l'entrée des sanctuaires shintô ou leur proximité. Une fois ce portail passé, vous êtes donc sur un lieu sacré et, pour le quitter, vous devrez repasser par le même torii. Il est donc possible de voir un Japonais en contourner un lorsqu'il n'est pas sûr de le retraverser pour sortir.
Les torii traditionnels sont en bois peint de rouge et de noir ou parfois en pierre mais, de nos jours, ils sont souvent fabriqués en béton ou en bronze et il existe une très grande variété de formes et de tailles. Va-t-on voir un jour des torii en plastique ? ^^'
Le torii le plus emblématique du Japon est sans doute celui d'Itsukushima-jinja, ci-dessus. Il est connu dans le monde entier et peut être considéré comme l'un des symboles du pays.
Il arrive que l'on trouve ces portiques installés en enfilade créant ainsi un chemin couvert qui doit, dans la plupart des cas, être éclairé par des lanternes. C'est notamment l'une des particularités du Fushimi Inari Taisha à Kyôto : les senbon-torii. Dans ce cas de figure, les torii sont généralement des donations de particuliers ou d'entreprises. Ce sont des offrandes très coûteuses le plus souvent faites lorsqu'une prière a été exaucée. Elles portent alors des inscriptions avec le nom du donateur.
C'est très impressionnant à voir et je vous conseille d'aller visiter ce lieu lors de votre séjour au Japon.
Par Ceridwen,
lundi 29 septembre 2008 à 19:27 Catégorie : Clin d'œil du Japon
Voici le premier d'une série que je compte faire sur l'étiquette japonaise. Comme leur mode de vie est basé sur le comportement des uns envers les autres, j'espère que toutes ces informations vous seront utiles.
L'étiquette à table étant un sujet intarissable, je m'excuse donc par avance pour la longueur de ce post.
Pour commencer, apprenons trois expressions incontournables. Les Japonais commencent le repas en disant : itadakimasu. Cela ne signifie pas que l'on souhaite un bon appétit aux autres convives. C'est plus une forme de gratitude envers le repas que l'on reçoit. A la fin du repas, vous pourrez dire : gochisôsama ou, plus poliement, gochisôsama deshita, pour signifier que vous avez apprécié ce que vous avez mangé. Si vous trinquez, l'équivalent japonais de "Santé !" est "Kampai !".
Au restaurant ou dans un repas "chic", on vous apportera probablement une serviette roulée chaude et humide au début du repas. Elle s'appelle oshibori et vous permet de vous nettoyer les mains avant de manger. Il n'est en aucun cas question de vous en servir pour vous essuyer autre chose que les mains (ne vous épongez par exemple pas la figure !).
La majorité des autres indications et contre-indications concernent l'utilisation des baguettes. Si vous ne savez pas vous en servir, je vous conseille déjà de vous entraîner un peu à la maison avant de partir au Japon ou même au restaurant.
Il est évidemment hors de question de jouer avec les baguettes. Il est d'ailleurs très impoli de désigner des gens ou des objets ou de manipuler des choses sur la table avec.
Bien que les baguettes japonaises soient caractérisées par un bout pointu, ne vous en servez pas pour piquer les aliments. Vous pouvez par contre "couper" un gros morceau avec les côtés mais je vous avoue que l'exercice peut s'avérer difficile, surtout qu'il est possible de manger un morceau en plusieurs fois. Ne vous servez pas des vôtres pour vous servir dans un plat commun. Il y aura des couverts prévus à cet effet. Pour la même raison, ne portez pas un aliment directement du plat à votre bouche. Vous pouvez cependant vous en servir pour remuer votre soupe miso avant de la boire.
Il est également mal vu d'expédier directement la nourriture du bol à la bouche en la poussant avec les baguettes à la façon chinoise. Vous pouvez par contre mettre votre main libre ou un récipient dessous pour accompagner l'aliment jusqu'à votre bouche pour éviter de le laisser tomber sur vos vêtements s'il vous échappe.
Deux autres impairs sont à éviter : se passer les aliments de baguettes à baguettes ou les planter dans le riz. Ces deux actes pourront choquer vos convives car ils sont associés au Japon à des rites funéraires. Je vous laisse imaginer le malaise.
Lorsque vous avez fini de vous en servir, ne les posez pas croisées. Mettez les l'une près de l'autre parallèlement au bord de la table sur le repose-baguettes, le bord de votre assiette ou par-dessus le bol.
Un petit truc pour bien casser vos baguettes : saisissez-les aux pointes pour tirer. Attention, des baguettes mal séparées (avec la partie supérieure manquante à l'une d'elles) portent malheur !
Un autre élément du repas japonais mérite de l'attention. Le riz est un aliment très respecté. Il vaut mieux éviter d'en laisser dans votre plat. Si vous finissez votre bol de riz trop vite, cela pourra signifier que vous en voulez une autre ration. C'est d'ailleurs généralement avec le riz qu'on clos le repas (eh oui, il n'y a pas de dessert dans un repas traditionnel). Ne l'utilisez pas pour éponger vos restes de sauce et ne faites pas votre "tambouille" dans le bol de riz blanc (verser la sauce dedans par exemple, c'est impoli). Par ailleurs, on ne boit pas de sake en mangeant le riz. Ce n'est cette fois pas pour des raisons d'étiquette mais plus de gastronomie. Le sake étant un alcool de riz, les deux aliments consommés ensemble s'affadissent l'un l'autre. Vous aurez ainsi l'air d'un connaisseur.
Deux dernières indications pour finir :
Les Japonais aspirent les nouilles bruyamment. On dit que c'est pour montrer qu'ils apprécient le plat, mais c'est surtout pour les refroidir et éviter de se brûler en les avalant. Vous pouvez ensuite, comme pour la soupe, boire le bouillon restant directement au bol. Les sushi peuvent se manger avec les doigts. Ne trempez que la partie du poisson dans le shôyu (sauce soja) dans laquelle vous pouvez préalablement diluer un peu de wasabi (mais vous pouvez aussi l'ajouter à part, du bout d'une baguette). Le shôyu est un accompagnement précieux car il était très coûteux par le passé. Evitez donc d'en gaspiller. Ne vous servez que du strict nécessaire et évitez d'y faire patauger la nourriture !